Vérification des faits: la RTS prise en flagrant délit de manipulation

Parce que vérifier ce que dit la RTS devrait être un réflexe systématique

Vérification des faits: la RTS prise en flagrant délit de manipulation

Récemment la RTS a publié deux vidéos pour prétendre à présenter de manière absolument neutre et objective l’extrême droite et l’extrême gauche suisses à la plèbe ignorante. Nous avons décidé de comparer ces deux vidéos et d’en vérifier certaines affirmations présentées comme des vérités et devinez quoi, on n’a pas été déçu: la RTS ne craint pas le recours aux «fake news», ou fausses informations en bon français, pour manipuler l’opinion.

Avec environ 63% de journalistes de la SSR à gauche et près de 7% à l’extrême gauche (étude de 2017 de la Haute Ecole de sciences appliqués de Zurich), on se doute bien que le sujet des droite et gauche extrêmes est délicat à traiter, d’autant plus quand Léo, le journaliste de la vidéo sur l’extrême droite, est manifestement proche des milieux antifas et se sert de son statut pour faire avancer les idées qui sont celles de l’extrême gauche. On sent que le conflit d’intérêt n’est pas loin.

Léo semble avoir un message à faire passer

La première douille que nous met la RTS est de présenter comme égales deux choses qui ne le sont pas: elle prétend proposer les deux faces d’une même pièce, renvoyant les deux vidéos l’une à l’autre comme faisant parties d’un même ensemble, quand en vérité l’une traite de l’extrême gauche alors que l’autre parle de l’extrême droite radicale.

Comment? La RTS tente de nous la mettre?

C’est ce prisme différencié qui va d’un côté permettre d’assimiler un groupe de jeunes patriotes qui «organisent des marches en montagne» à des tueurs de masses, tandis que de l’autre on enjolive et nuance les violences de l’extrême gauche, on affirme que «leur combat peut paraître justifié», on nuance le terme même d’extrême gauche et on précise qu’il a un côté péjoratif. Traiter l’extrême gauche d’extrême gauche? Quand même, faut pas déconner.

Les experts interrogés par la RTS n’ont pas peur d’appeler un chat un chat

La vidéo sur l’extrême droite commence en beauté comme la bande-annonce d’un J.J. Abrams, les basses et la voix off virile en moins: alarme, bruit de sirène, musique angoissante qui nous accompagnera tout le long de notre immersion dans ce reportage de l’extrême (droite), immeuble détruit en flammes, scènes de désolation…  il faut choquer, il faut faire peur à la ménagère, on est dans du journalisme sérieux bordel. C’est la tactique classique dite de l’empoisonnement du puits, on donne au préalable des informations négatives au spectateur pour que lorsqu’on entre dans le vif du sujet, il puisse y coller les sentiments négatifs qu’on vient de lui donner.

C’est comme ça que Léo fait le grand écart en tentant de vous faire assimiler des jeunes qui manifestent contre les mesures COVID en scandant «liberté!» à Anders Breivik ou Brenton Tarrant. Comment ça vous ne voyez pas le lien? Pour Léo tout ce petit monde appartient à «l’extrême droite radicale», il n’y a donc aucune différence entre les uns et les autres. Et d’ailleurs si la Suisse est épargnée par ce type de violences ce n’est que «pour le moment», étant clairement sous-entendu qu’il ne s’agit que d’une question de mois avant qu’une tuerie de masse n’ait lieu chez nous. On retrouve la même malhonnêteté et l’absence totale de nuance tout au long de la vidéo, avec le brave Léo qui agite des épouvantails en faisant de la pub à ses copains antifas et tente de nous faire croire à un grave danger malgré l’absence d’élément probant, tout au plus une bagarre en ville de Zürich entre Junge Tat et des antifas qui venaient les chasser, bagarre déjà abordée ici par mes camarades.

Léo sait que nous courons un grave danger

Le ton de la vidéo sur l’extrême gauche est tout autre. L’ambiance musicale est celle d’un cours de yoga, on ne commence pas la vidéo par une scène de destruction comme on a pu en voir après des manifestations d’antifas ou de Black Lives Matter. Non, toute la vidéo n’est que ton conciliant, relativisation, nuances… L’extrême gauche se bat pour l’égalité, elle est donc sympathique. Certes, l’on a chez certains mouvements tels Extinction Rébellion ou la Grève du climat une «contestation des processus politiques de la prise de décision telle qu’on la connaît» mais «à qui on reproche à juste titre d’être très lente, très laborieuse là où il faudrait des décisions maintenant drastiques pour lutter contre le changement climatique». Il en va de même pour les antifas, dont «le combat peut paraître justifié».

Une sympathie envers les antifas? Ah bon, où ça?

C’est d’ailleurs sur les antifas que la vidéo devient vraiment intéressante, ou plutôt très laconique là où il y aurait pourtant tant à dire. Leurs actions sont bien documentées et ils les revendiquent souvent eux-mêmes. Agressions, par exemple sur des membres de Nemesis lors de la Grève des femmes ou attaques de bars à Genève, actes de sabotage, interruptions violentes de conférences à l’UNIGE, saccages lors de manifestations, menaces de mort, alertes à la bombe… bref, la liste est longue et les revendications violentes accessibles sur les sites dont ces vidéos font la promotion. Mais si le noble combat des antifas peut paraître justifié, «ce sont les moyens employés qui posent problème, parce qu’ils ne respectent pas toujours la loi: manifestations illégales ou dégâts matériels, par exemple des jets de peinture ou des vitrines brisées». Quelques jets de peintures ou des vitrines brisées ça va, tranquille non? On ne va quand même pas mentionner les agressions hein, ça risquerait de péjorer l’image du mouvement.

On ne va quand même pas leur en vouloir pour si peu. D’autant plus que pendant
ce temps, de dangereux nazis organisent des marches en montagne

Un passage suivant est encore plus intéressant. Alexandre, le journaliste, se voit malgré lui forcé de mentionner des agressions personnelles ainsi que des blessures corporelles en citant le SRC, probablement le chant du cygne de sa déontologie journalistique : «il est très compliqué d’avoir une vue d’ensemble des violences des antifascistes. Dans le dernier rapport du SRC, on peut lire que les évènements violents d’extrême gauche sont restés stables à un niveau élevé l’année passée: 81 contre 3 pour l’extrême droite. On a demandé au SRC de préciser ce que signifie violent dans le rapport. Ils nous ont répondu que ça prenait en compte notamment les agressions personnelles, les blessures corporelles et les dégâts matériels importants. Mais aussi les manifestations et incidents de membres de groupes déjà reconnus comme des extrémistes violents. Il peut donc s’agir dans ce cas-là d’une simple distribution de tracts».

Ah bon, vraiment? Croix de bois, croix de fer, si tu mens tu vas en enfer?

Contraint de quantifier les évènements violents d’extrême gauche et de parler de violences physiques, Alexandre botte en touche en tentant de noyer le poisson par une basse manipulation. Il tente une fois encore de nuancer le potentiel de violence des antifas en prétendant qu’une simple distribution de tracts serait comptabilisée comme un évènement violent, et ainsi laisser supposer au spectateur crédule que ces 81 évènements violents ne le sont peut-être pas tant que ça, au fond. Mais est-ce qu’une distribution de tracts est vraiment comptabilisée comme un évènement violent? Nous avons posé la question au service d’information du SRC, qui nous a répondu.

Une distribution de tracts est comptabilisée par le SRC pour autant qu’elle soit effectuée par des extrémistes de gauche ou de droite violents. Elle entre par contre dans la catégorie générale des ‘événements’ et pas dans celle des ‘événements violents’.  

Service d’information du SRC

Je n’oserai un instant avoir l’impertinence d’imaginer qu’un journaliste de la RTS puisse mentir par malveillance, même si le traitement conciliant de la vidéo vis-à-vis des extrémistes de gauche ainsi que l’empressement d’Alexandre à nuancer leurs violences est palpable. Il aurait pu se contenter de donner l’explication du SRC sur les évènements violents, mais pour un motif qui hélas m’échappe, il a proposé sa propre interprétation, malheureusement erronée. Au-delà de cette manipulation, volontaire ou non, qui va dans le sens d’un reportage conciliant et bienveillant à souhait sur l’extrême gauche, outre un reportage sur l’extrême droite qui emprunte le chemin inverse et maximise au possible les potentiels dangers de celle-ci. Le plus tragique dans tout cela est qu’avec ces deux vidéos, la RTS est exactement là où on l’attendait, tant est que l’on connaisse un peu la direction de ses reportages politiques: partiale, biaisée, et toujours dans le même sens.

Le F

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