1'300 francs d’amende pour avoir traité Mathias Reynard de «petit dictateur»
Le piercing à l’arcade ne rend pas viril
Après avoir subi des propos d’une rare violence, le socialiste et Conseiller d’État valaisan en charge du département de la santé saisit la justice pour faire condamner un boomer excédé par sa gestion calamiteuse du Covid, et accessoirement son atroce piercing à l’arcade.
Début novembre 2021, un quinquagénaire fribourgeois s’est un peu trop lâché sur les réseaux sociaux. Alors que les mesures sanitaires en lien avec la pandémie de Covid-19 étaient toujours en vigueur, il s’est fendu d’un message dénigrant le conseiller d’État valaisan Mathias Reynard (PS) et le conseiller fédéral Alain Berset (PS). Il les a notamment qualifiés de «petits dictateurs», avant d’ajouter qu’ils «n’ont aucune expérience en virologie, biologie, immunologie ou un quelconque domaine scientifique. Mais ils sont, les deux, chefs de la santé».
Ce Fribourgeois a entièrement raison, je n’ai rien à ajouter. Si ce n’est que le piercing à l’arcade de Reynard est immonde.
Si le politicien fribourgeois n’a pas porté plainte, le Valaisan a en revanche alerté les autorités. Considérant que le quinquagénaire avait voulu faire passer Mathias Reynard pour «une personne méprisable, en sa qualité d’être humain», le Ministère public l’a reconnu coupable de calomnie. Et il l’a condamné à une peine de 20 jours-amende (à 50 francs le jour), avec un sursis de deux ans, ainsi qu’à une amende ferme de 300 francs.
Nous avons objectivement le droit de ne plus rien dire. Les sommes ne sont pas astronomiques mais suffisent à intimider les prolos qui seraient tentés de s’exprimer spontanément sur des sujets qui les touchent directement. Faire appel est coûteux et n’assure aucunement de gagner la procédure.
Concrètement, c’est bien le terme «petit dictateur» qui était de trop. Concernant les infractions contre l’honneur, dans le domaine des activités socioprofessionnelles, il ne suffit pas de dénier à une personne certaines qualités, de lui imputer des défauts ou de l’abaisser par rapport à ses concurrents pour être condamné. L’atteinte n’est réalisée que lorsque la personne visée apparaît comme méprisable.
Comment un juge peut-il déterminer si une personne apparaît comme méprisable? Tout comme les lois en vigueur sur le racisme ou l’homophobie, cette notion est totalement subjective. Personnellement, je trouve bien moins méprisable d’être traité de petit dictateur que de démocrate centriste ou socialiste.
Très certainement, la probable homosexualité de Reynard doit jouer un rôle dans sa grande fragilité émotive. Un deuxième piercing devrait être de nature à lui rendre un peu de virilité, nécessaire dans ce monde de brute hétéronormé.