Dealers à Yverdon-les-seringues: état des lieux

Interview avec Ruben Ramchurn de l'UDC

Dealers à Yverdon-les-seringues: état des lieux

Il y a quelques mois, je vous avait fait part du stade de cancer subsaharien avancé qui ronge lamentablement la ville d'Yverdon-les-Seringues.

La ville d’Yverdon protège ses dealers des milices violentes de l’UDC
Pour le bien de ses habitants

Après l'interdiction des apéros organisés dans le Jardin Nigérian qui avaient pour but de dénoncer le trafic de drogue, Ruben Ramchurn, membre de l'UDC, avait reçu une convocation du Ministère public du Nord vaudois, l'invitant à une séance de conciliation avec les dealers. Inutile de rappeler que ces vendeurs de came foncés sont présents illégalement sur notre territoire.

Pour couronner le tout, une femme a été victime la semaine dernière d'une agression par plusieurs dealers qui l'auraient tabassée et même tenté de la violer. Là encore, silence radio de la police, et c'est ce bon Ruben qui a lancé l'alerte sur les réseaux sociaux.

Depuis, seuls nos confrères de Watson ont fait leur travail de journalistes.

Femme agressée à Yverdon: les habitants en colère contre le deal de rue
Zone de deal dans le canton de Vaud, la ville d’Yverdon a connu agression contre une femme dans la nuit de mardi à mercredi. watson a recueilli des témoignages.

Afin d'en savoir plus sur la situation catastrophique de cette ville maudite, nous avons contacté ce cher Ruben, qui a généreusement accepté de nous accorder une interview. Nous le remercions chaleureusement d'avoir eu le culot de nous adresser la parole, ce qui lui coûtera certainement un nouvel article malveillant de l'Hürliberlu (on attend toujours son article sur cette agression).

En guise d'introduction, nous laissons la parole à Ruben :

Bonjour, tout d’abord merci pour ce sujet et de me donner la parole. Je tiens à préciser, même si ça tombe sous le sens, que le fait que je réponde à vos questions ne signifie pas que je partage les positions de votre site, tout comme si je répondais à une interview du Courrier, d’ailleurs.

Les questions de La Hallebarde sont en gras.


Vous avez été très actif, que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur
le terrain, en dénonçant l’indifférence dont fait preuve la Ville d’Yverdon-les-Bains (comme beaucoup d’autre villes romandes) dans la gestion du deal de rue tenu par des Africains, souvent présents de manière illégale dans notre pays. Est-ce que votre travail a porté ses fruits
 ?

Il y a peut-être une évolution positive qu’on peut relever. C'est que les dealers sont un peu moins présents autour de la place de jeux, même s’ils ne sont pas loin. Il y a peu de temps, une petite fille de deux ans s’est fait renverser par un dealer en trottinette électrique à côté de la place de jeux. Elle a eu deux dents cassées et le dealer s’est enfui.

Globalement, on ne peut pas dire que les choses vont mieux que l’année
passée, elles sont même pires. La violence a augmenté. Beaucoup de nouveaux toxicomanes sont venus grandir les rangs des clients et la consommation de crack s’est banalisée.

Même les marginaux traditionnels n’en peuvent plus et m’écrivent à propos de ce phénomène de fumeurs de crack qui, semble-t-il, fait augmenter le nombre de vols.


J’imagine que ce problème a également été évoqué par votre parti lors des séances du Conseil communal. Qu’elles-ont été les solutions proposées par la Municipalité, si tant est qu’il y en ait eu ?

La municipalité a refusé la proposition de délocaliser Zone Bleue (le centre d’accueil pour les toxicomanes) du côté de Sports 5, pour sortir la scène de la drogue du centre-ville.

La situation était devenue intenable pour les employés et les usagers du JECOS, le service de jeunesse et cohésion sociale de la ville, situé à côté d’où se situe Zone Bleue. La ville a réagi en séparant la terrasse de Zone Bleue avec une palissade et en ouvrant une succursale sur la place de la gare, dans le kiosque rouge situé près du kiosque à musique.

Aujourd’hui cette zone est devenue une sorte de Platzspitz yverdonnoise, un grand espace de non-droit en pleine ville, juste à côté d’un parking où on vous amende si vous dépassez la durée de stationnement de quelques minutes.


Vous avez reçu par la suite une convocation du Ministère public du Nord vaudois à une séance de conciliation avec les dealers. Que peut-on penser d’une justice qui place des criminels clandestins au-dessus de ses citoyens, puisqu’eux sont systématiquement sanctionnés lorsqu’ils commettent des infractions ?

J’espère que ce n’est pas le cas. La justice vaudoise se plaint fréquemment d’être débordée, mais j’aimerais pouvoir croire qu’elle priorise son énergie sur les vrais criminels plutôt que d’essayer de faire taire les trublions comme moi.

Si c’était le cas, le danger c’est une perte de confiance en l’État et une fracture de la société. On l’a vu en Angleterre où la police et la justice ont perdu la confiance d’une partie de la société qui croît aujourd’hui qu’il y a dans leur pays une justice à deux vitesses. Notamment le scandale des viols de Rotherham, quand des viols d’enfants par des gangs pakistanais ont été couverts par les autorités pour ne pas générer de racisme. Voilà ce qui a semé les graines de la guerre civile.

Le danger, c’est aussi que l’économie de la drogue prenne racine durablement dans l’économie standard, comme en France dans certains quartiers. Et là, il devient de plus en plus dur d’agir.

Quand on arrive à un certain stade comme au Salvador ou aux Philippines à une certaine époque, ce n’est plus qu’avec des méthodes qui dépassent l’État de droit que le problème peut se régler. Il est donc important que la justice mette le deal de rue et la lutte contre la mafia nigériane le plus vite possible en haut de ses priorités.


Une source qui travaille au sein de la police yverdonnoise nous a informé que la police laisserait agir les dealers en échange d’informations que ces derniers leur fourniraient sur d’autres faits de délinquance. Est-ce que cette information vous paraît plausible, et si oui, que peut-on en penser ?

On m’a rapporté aussi ce genre de rumeur, mais je me suis toujours refusé à y croire. Maintenant, si votre source est au sein de la police, alors je commence à avoir vraiment peur que ce soit vrai… En tout cas ça expliquerait certaines choses.

Si c’est vrai c’est terriblement grave, on serait dans le genre d’arrangements que passait Michel Neyret, le fameux « super-flic » lyonnais, et qui a été envoyé en prison. C’est grave et en plus absurde, puisqu'une grande partie des vols sont commis par des toxicomanes. Ça revient donc à jouer aux pompiers-pyromanes.

Si ces faits sont vrais, ils sont illégaux et j’invite donc les policiers qui sont au courant à les dénoncer à la justice, éventuellement de manière anonyme. Le canton a des procédures pour les lanceurs d’alerte et il faut que, si ces pratiques existent, elles cessent et que ceux qui les ont mises en place en répondent.


L’argument qui ressort souvent des dirigeants qui ferment volontairement les yeux sur ce commerce de drogue à ciel ouvert est que les trafiquants ne sont pas dangereux et qu’ils ne créent pas de troubles à l’ordre public. Or, il y a quelques jours, une femme a été lâchement agressée par plusieurs dealers. J’imagine que ce n’était pas un cas isolé ?

Non, ce n'est malheureusement pas du tout un cas isolé. Les bagarres entre trafiquants sont de plus en plus nombreuses, et les femmes qui se font agresser le soir également.

Plusieurs de mes connaissances ont été victimes de ces dealers et chaque semaine, des gens me rapportent des cas. Il semble également que la police soit souvent peu encline à prendre les plaintes, car il serait compliqué de les identifier.


Qu’est-ce que vous et votre parti proposez concrètement pour régler la situation ?

Dans l’idéal, il faudrait suspendre Schengen pour ne plus avoir à accepter que les dealers de la mafia nigériane qui ont des permis d’asile dans les États voisins viennent sur notre territoire.

Mais à court terme, il faut appliquer la loi sur les étrangers. Beaucoup de ces dealers ont depuis longtemps dépassé les trois mois durant lesquels ils sont autorisés à séjourner chez nous.

Il faut également remettre des gens de terrain à la tête de nos polices, plutôt que des bureaucrates. Et qu'on leur donne les moyens nécessaires pour travailler correctement. Avec un peu d’imagination, on peut énormément pourrir la vie de ces dealers. On peut les arrêter tous les jours et les garder enfermés quelques heures le temps de faire des contrôles… qui peuvent durer et durer.

Il faut que la justice vaudoise en fasse une priorité et s’il existe des arrangements avec des dealers, il faut que ça cesse et que ceux qui les ont mis en place soient poursuivis.

Pour le cas particulier d’Yverdon, je pense que ce que j’avais proposé l’année passée reste d’actualité. Déplacer Zone Bleue hors du centre-ville, appliquer des interdictions de périmètres… Casser les pieds le plus possible aux dealers et à leurs clients pour que la ville cesse d’être un lieu attractif, une sorte de camp de vacances pour toxicomanes.

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