L'habituel deux poids, deux mesures
Entretien avec l'Association Sparte
En février passé, en la cité de Calvin, était censée s'ouvrir une librairie. La belle affaire, me direz-vous ? Des librairies, il en existe des milliers, en Suisse. Oui, mais voilà, celle-ci a eu l'outrecuidance de se présenter comme apolitique, de proposer un catalogue de volumes de gauche ET de droite (horreur!) et d'en plus, venir de l'initiative d'une association nommée Sparte.
J'ai donc pris sur moi, au nom de la rédac', de contacter Sparte, car de tout ce que j'avais lu sur eux dans la presse, hormis un article à charge bourré de poncifs de gauche et d'un doux mélange de culpabilité par association et des plus belles reductio ad Hitlerum de ces dernières années, le reste se composait des éternels copiés-collés à base de « danger de constituer un lieu de rassemblement de néo-nazis » ou de « vitrine de promotion de haine », ai-je même lu.
Donc, sans plus attendre, voici le contenu de cet entretien que nous a bien volontiers accordé Sparte.
Les questions de La Hallebarde sont en gras.
Commençons donc par le commencement, pourriez-vous, avec vos propres mots, vous présenter, votre association et nous en dire plus sur l'envie ou les conséquences qui ont amené à sa création ?
Tout d’abord, merci de nous donner la parole et ne nous laisser nous exprimer ; cela contraste avec l’interrogatoire bolchevik du Temps. Je viens de m’apercevoir (merci Renversé) que vous étiez des « néonazis vaudois, condamnés par la justice ». Ça ne va pas arranger nos affaires de vous répondre !
Mais puisque vous êtes les seuls à vouloir connaître la vérité sur nous, sans essayer de nous piéger et sans jugements de valeur, vous êtes certainement les derniers journalistes et les derniers démocrates !
Un comble pour des nazis d’extrême droite…
Pour vous répondre simplement :
L’association SPARTE a été créée dans un premier temps afin de sauvegarder et diffuser la culture européenne. Non pas en luttant contre les autres cultures, mais simplement en résistance au Mondialisme. En effet, celui-ci se donne pour mission de détruire les identités et les cultures afin d’obtenir un être déraciné, sans passé, sans histoire, sans religion, sans culture, sans sexe, bref, un simple consommateur abruti (certains diraient un antifa ?). Notre but est donc d’engranger et de sauver de la destruction tout ce qui nous semble intéressant à lire et qui reflète la culture européenne et ses traditions.
Puis, partant du constat que 100% des librairies de Suisse Romande vendent les mêmes livres et qu’en plus ils ont (quasiment) tous une sensibilité d’extrême-gauche (en fait libéral-libertaire, mondialiste et wokiste), nous voulions simplement avoir notre endroit à nous, où l’on pourrait vendre les livres que l’on veut (aucun livre n’est interdit par la Justice en Suisse, à ce que je sache), faire venir des auteurs pour des signatures et échanger sur nos traditions et notre culture.
Malheureusement, pour le petit monde de la bien-pensance gauchiste genevoise - qui ne sont que des globalistes de gauche, roulant in fine pour le grand Capital – c’était déjà trop ! Nazisme, extrême-droite, Hitler, Shoah… Ces gens-là sont obsédés par les années 33-45.
Quel est, en vos propres mots de nouveau, le but du projet, que ce soit métapolitiquement ou juste par envie d'un réquilibrage idéologique ?
Le but est simple : tout un pan de la production culturelle, passée et présente, est effacé, banni, condamné par la bien-pensance. Nous avons depuis longtemps dépassé 1984 d’Orwell, mais les gauchistes sont tellement manipulés qu’ils ne comprennent même pas qu’ils sont utilisés par le Pouvoir pour organiser la Censure. C’est incroyable. Ils sont pour la liberté et la liberté d’expression, mais que si l’on est d’accord avec eux. La dissonance cognitive est totale.
Donc pour revenir à votre question, le but est simplement de rendre accessible ce qui a été interdit sans décision de justice, caché sous le tapis, interdit par la Morale Universelle dont parle Maurice Bardèche.
Comment avez-vous vécu, vous et l'association les derniers événements ? (À savoir, la manifestation d'ultra-gauche qui je suppose a effrayé votre régie) et comment vous positionnez-vous par rapport aux qualificatifs qui vous ont été attribués ? Ex: extrême-droite, fascisme, etc.
C’est embêtant, mais cela nous donne terriblement raison. La liberté, la liberté d’expression, la démocratie ne sont que des contes pour les enfants. Tout ceci n’existe pas, la preuve en est.
Est fasciste, nazi, d’extrême droite, tout ce qui va à l’encontre de leur pensée. Il y a quand même une évolution depuis les années 80 : les « mal-pensants » sont désormais traités en permanence de transphobes, de LGBTphobes, de grossophobes, de complotistes…
Mais qui désigne à la vindicte les « mal-pensants » ? C’est simple : les antifascistes, les sionistes, et le Gouvernement (surtout en France). Il faut croire que tout ce beau monde partage le même camp, le camp des « bien-pensants », le camp de la Morale Universelle.
Ah ! Comme nous avons hâte que les sionistes et les gouvernements lâchent les antifascistes à cause de leur soutien à Gaza ! Fini les subventions, fini les locations de salles, fini les passe-droits, fini les agressions en totale impunité… Ils verront ce que cela fait d’être dans le camp de « ceux qui pensent mal » !
Donc, en résumé, nous sommes simplement des citoyens, souverains, qui voudraient pouvoir lire ce que nous voulons, réfléchir à notre bon gré, et penser en toute indépendance. Mince, c’est pas censé être le cas en démocratie ?
Quant à la raison précise de l'abandon de l'ouverture? Régie? Si oui, qu'elles furent les raisons invoquées par celle-ci ? Ou est-ce autre chose ?
La régie nous a contacté la veille en nous demandant d’annuler à cause des pressions exercées sur les propriétaires. Comprenant que de toute façon les antifas viendraient troubler l’ordre public (ce qui normalement devrait les conduire devant les tribunaux) à chaque ouverture ou chaque signature, nous avons décidé, pour le moment, de nous concentrer sur la vente en ligne. Genève est antifa, et bien qu’elle le reste ! Elle est ainsi vouée à disparaitre, par overdose de conneries et de dysfonctionnements !
Ayant lu votre droit de réponse aux médias et notamment à l'article à charge de Mlle Zoe G. Keller, quel fut votre réaction à la couverture médiatique de ce qui pourrait se résumer à l'empêchement de l'ouverture d'une librairie par des militants politiques d'une frange extrême, sans que ça ait suscité d'émoi dans la classe politique, hormis de la part des jeunes UDC de la cité de Calvin ?
« Des nazis d’extrême-droite veulent ouvrir un local fasciste à Genève pour se rassembler, conspirer, bientôt envahir la Pologne et mettre en place la Solution Finale ! » Ces gens sont des hystériques, il faut les prendre comme tels. Ils ne pensent pas. Ils représentent exactement ce que Thomas Boussion décrit dans son livre L’Immaturité Permanente.
Les journalistes ne sont que des militants au service d’une idéologie (conscients ou inconscients), les antifascistes le bras armé de la Censure et donc du Pouvoir, et les associations communautaires (CICAD / LICRA), les donneurs d’ordre.
Si nous voulons aller plus loin, on pourrait dire que tout est inversé (comme annoncé à la fin des temps, le Kali-Yuga) : les journalistes s’occupent de présenter l’information d’une façon totalement subjective et en plus d’occulter celle qui est importante ; les antifascistes (à la base militants de gauche, donc pour la liberté d’expression et contre toute forme de totalitarisme) sont les nouveaux censeurs totalitaires violents ; quant aux associations communautaires, qui sont censées combattre le racisme et l’antisémitisme, elles jettent de l’huile sur le feu en permanence, dictent et imposent leur loi, la Loi du camp du Bien, celle de la Morale Universelle. Je ne les ai pas beaucoup entendus sur Gaza et le racisme israélien. Un suprémacisme racial qui là-bas tue des milliers d’enfants, quand ici ouvrir une librairie qui ne soit pas totalement de gauche est interdit. Vous avez dit deux poids deux mesures ?
Merde, c’est complotiste tout ça ? Ou c’est la réalité ?
Quid de votre réaction aux prises de position vous concernant (ou plutôt, au manque de celles-ci, de la part de la classe politique, tous bords confondus) ?
Nous n’avons aucune estime pour les politiciens professionnels. Nous n’attendons donc rien d’eux. Écoutez plutôt :
Un politicien, c'est un homme qui pense à ses intérêts, dans une place où il devrait penser aux nôtres. C'est quelqu'un qui se sent envers son parti tous les devoirs qu’il devrait se sentir envers sa patrie. C'est un homme public qui vit de son métier, au lieu de vivre pour sa fonction. C'est quelqu'un qui divise ceux qu'il devrait unir. C'est un homme qui ne parle pas toujours mal, mais qui n'agit presque jamais bien. C'est un esclave déguisé en chef, qui prend des ordres avant d'en donner. C'est quelqu'un qui n'a pas le courage de braver la foule pour servir le peuple. (…)
La recette est simple : obtenir tous les privilèges qu'une société est capable de fournir, en faisant mine de les dénoncer ; avoir l'argent en dénonçant les riches, les honneurs en prêchant l'égalité, le pouvoir en attaquant le gouvernement. (…)
Ce qui l'amadoue : il sent bien que, pour que son profit soit complet, il faut que ses discours soient crus sans être appliqués, car autrement on lui ôte le pays même dont il profite, on tue la vache qu'il voulait traire. (…)
Parfois on espère qu’il croit en ce qu'il dit, cela sauve l'honneur de son caractère ; mais parfois aussi on espère qu'il n'en croit pas un mot, cela sauve l'honneur de son esprit. (…)
Attendre des politiciens qu'ils sauvent l'État, c'est demander aux rats de sauver le navire.
Abel Bonnard, Ce Monde et moi
Tant qu'à faire, avez-vous pris connaissance de l'article sur vous du site d'extrême-gauche Renversé.ch et si oui, qu'en avez-vous pensé ?
Nous en avons pris connaissance. Cela confirme tout ce que je viens de vous énoncer.
Un ami nous faisait remarquer leur dissonance cognitive :
« Deux associations contre l’antisémitisme ont également réagi dans les médias. L’une de ces associations instrumentalise malheureusement le combat contre l’antisémitisme au service de l’Etat d’Israël. En tant qu’antifascistes, nous luttons contre l’antisémitisme ET contre le sionisme. »
Ils n’ont visiblement pas tout compris, et nous attendons vivement, encore une fois, que ces associations antifascistes se fassent traiter d’antisémites. Je rappelle que désormais, en France en tout cas, l’antisionisme est considéré comme de l’antisémitisme.
Quant au reste de l’article, il faut le prendre sur un ton humoristique, comme celui-ci d’ailleurs. Nous n’avons que pitié et mépris pour eux. Malheureusement, ils ont coupé eux-mêmes, par leurs crachats et leur couardise, toute tentative de dialogue.
Nous sommes les hommes aux milieux des ruines, ils sont les collabos.
Voilà, nous arrivons à la fin de l'entretien et j'aurais quelques questions qui intéresseront à coup sûr nos lecteurs:
Avez-vous, de un, un nouveau local en vue et de deux, une idée pour une possible date d'ouverture ?
Pour le moment ce n’est pas prévu. Si un riche propriétaire indépendant et soucieux de la liberté d’expression lit cet entretien…
Comment se dessine le futur pour l'association Sparte ?
Nous allons rendre le local à Genève et pour le moment nous concentrer sur la vente en ligne.
Avez-vous de futurs projets ?
Si des associations ou des mouvements (pas nazis !) veulent nous inviter à leurs conférences ou leurs rassemblements afin d’y tenir un stand de livres, ça sera avec plaisir !
Comptez-vous devenir, comme le pense Mlle Keller, un pôle de « l'ultra-droite » en Suisse ?
De la même façon que ce n’est pas nous qui choisissons si nous sommes antisémites ou pas (ce sont les associations communautaires qui le décrètent), nous sommes de fait, un pôle de « l'ultra-droite » puisque nous avons été désignés comme tel par la Bien-Pensance.
Cette étudiante, qui se pense journaliste, a-t-elle écrit un article sur les suprématistes néo-nazis ukrainiens qui bombardent la partie russe de l’Ukraine – car peuple inférieur - depuis 2014 ?
Car là-bas, il a des vrais nazis, qui tuent et tout !
Donc si je comprends bien, l’Occident aide les vrais nazis en Ukraine mais persécute les faux nazis chez elle ? Cette mascarade ne peut plus durer.
Donc tant pis pour nous, de toute façon nous ne sommes pas du bon côté du manche et nous pensons mal. Au feu les anathèmes !
Et dernière question, dans le cas d'une ouverture future, serons-nous invités au vernissage ? (C'est une blague.)
Inch’Allah un jour ! Mais attention, pas de bêtises les nazis !