Eric, journaliste en préretraite, nous parle de politique

Qu'il parte en retraite anticipée

Eric, journaliste en préretraite, nous parle de politique

C’est toujours un bonheur que de lire un journaliste complètement dépassé par l’évolution de la société et se dire qu’il est payé pour nous faire part de la dernière interprétation de sa réalité parallèle.

Lematin.ch

Le 1er août dernier, le président de l’UDC Suisse Marco Chiesa a fait un discours à la ferme de Patrick et Cosette Grin à Pomy. Ce fut l’occasion de découvrir ce bucolique village vaudois de 700 âmes entre la plaine de l’Orbe et la vallée de la Broye. Ici, le Tessinois au verbe incisif a rappelé qu’en 1291, les cantons primitifs s’étaient alliés contre «la malice des temps», c’est-à-dire la menace extérieure des baillis. Sept cents ans plus tard, cette malice des temps «se dissimule à l’intérieur», selon ses termes.

On l’a deviné, cette référence à un ennemi intérieur vise le camp rose-vert: «Qu’il s’agisse de manger, de parler, de se chauffer, de se déplacer ou même de penser, les moralistes guettent et sont à l’œuvre partout», a mis en garde le Tessinois. Ce concept «d’ennemi intérieur» pour désigner une partie non négligeable de l’électorat de ce pays élu tout à fait démocratiquement est révélateur de l’état d’esprit fébrile actuel de l’UDC.

Ici, Eric fait semblant de ne pas comprendre que le discours de Chiesa n’attaque nullement les électeurs qui se sont naïvement laissés convaincre par la sophistique homo-réchauffiste, mais l’idéologie marxiste à laquelle elle se rattache.

À fin juillet, son président dénonçait le «plan secret» de cette même gauche accusée de préparer «un confinement énergétique de la population» et de vouloir instaurer une «dictature écologique»Le chef du groupe Thomas Aeschi s’est poussé en avant cette semaine en exigeant pour la énième fois que Simonetta Sommaruga soit dessaisie du dossier énergétique. Il sait très bien que cela n’a aucune chance d’aboutir. Ce faisant, il se place au-dessus des lois qui régissent les institutions de ce pays. Il agit comme un petit Trump qui en appelle à un coup d’État contre la ministre socialiste.

Il n’y a pas de plan secret de la gauche. Le marxisme l’a toujours utilisée pour parvenir à ses fins, jadis au travers de l’international communiste et aujourd’hui grâce à l’écolo-wokisme, évolution logique de la dialectique matérialiste. De plus, les disciples de Gaïa ne se cachent absolument pas de prôner la décroissance, cette dernière passant nécessairement par la réduction individuelle de la consommation énergétique, que ce soit par des facteurs exogènes ou par la coercition de l’État.

Ensemble en enfer

Dès lors qu’un type se met à utiliser Trump pour mesurer une action, vous pouvez être certain qu’il s’agit d’un boomer. Simonette est objectivement médiocre sur le sujet de l’énergie. Le fait qu’elle soit socialiste n’est que le marqueur du manque d’anticipation dont son parti est le symbole.

Cette inflation du discours contre le camp rose-vert traduit la crainte profonde du côté de l’UDC de perdre à nouveau des élus à Berne lors des élections fédérales d’octobre 2023. En 2019, un rapport de force s’était inversé au Parlement. Lors des élections de 2015, l’UDC avait obtenu 29,3% des suffrages et le camp rose-vert (PS et Vert.e.s) 25, 8%. En 2019, l’UDC est tombée à 25,6% des suffrages, tandis que le camp rose-vert passait à 30,3%, grâce à la progression des écologistes. Pour l’UDC, tous les coups semblent permis pour éviter que cette tendance se confirme dans une année.

On ne compte plus les tentatives de diabolisation de l’UDC. Pour Eric, ce parti ne doit être autorisé qu’à se faire bolosser. Mais ce qui frappe, c’est son incapacité à saisir que les craintes de l’UDC sur l’avenir du pays sont ici bien réelles. Les calculs carriéristes d’opportunistes se trouvent largement plus du côté du camp rose-vert pour lequel il fait montre d’une affection particulière.

Mais sa rhétorique de l’ennemi intérieur, qui aurait des plans secrets pour installer une dictature, rappelle des situations historiques et tragiques en Europe ou en Amérique. Elles ont dégénéré dans des chasses aux sorcières, des arrestations arbitraires, des listes noires, des disparitions et, dans certains cas, l’installation de dictatures bien réelles celles-là. L’UDC joue à nous faire peur avec sa stratégie. Mais on ne joue pas impunément avec des mots et des concepts, qui stigmatisent quasi un tiers de la population suisse.

Comme il n’a pas existé à proprement parler de dictature en Amérique du Nord, Eric fait donc référence aux régimes militaires anticommunistes d’Amérique latine. Il n’est donc pas très difficile d’imaginer à quelles dictatures Eric la pleurniche pense lorsqu’il cite l’Europe.

Il devient fatiguant de rappeler aux boomers prétendument démocrates que les champions en matière de tous les points qu’il cite dans son dernier paragraphe furent sans conteste les dictatures communistes.

Les Africains n’aiment pas la sainte carte, les Rouges n’aiment pas le saint graph

Sachant que son camp rose-vert penche du côté de cette idéologie, j’éviterais à sa place de jouer les pleureuses en tapant sur l’UDC dans les colonnes du Matin pour faire du fan service auprès de ses contemporains.

Bref, un journaliste de Tamedia dans toute sa splendeur.

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