Explosion de migrants ados non accompagnés en Suisse
Des rides, une calvitie et toujours mineur
En quatre ans, les enregistrements de mineurs isolés de 33 ans sont passés du simple au double.
Le Secrétariat d’Etat aux migrations confirme un nombre de mineurs non-accompagnés (MNA) en nette augmentation cette année. Au premier août, 862 jeunes s’étaient en effet enregistrés dans les centres fédéraux. A titre de comparaison, ils n’étaient que 400 en 2018.
S’il est difficile de savoir combien de jeunes vont encore arriver dans les prochaines semaines, une chose est sûre, le climat actuel dans le monde est plutôt favorable aux déplacements. Ne serait-ce que le retour des Talibans en Afghanistan, il y a un peu plus d’un an, qui a provoqué et provoquera certainement encore dans l’avenir de nombreux départs.
Il faut s’attendre à un arrivage massif de démocrates afghans dans un futur plus ou moins proche. Malheureusement, ils risquent de faire face à deux problèmes majeurs: l’inhospitalité des Suisses et la pénurie énergétique dans des contrées réputées légèrement plus fraîches que les régions du Croissant d’or.
Une personne migrante mineure bénéficiant d’un statut particulier, les cantons qui l’accueillent ont des devoirs accrus en termes de développement et d’accès à l’éducation. Dans le canton de Neuchâtel, ils sont une trentaine de mineurs, principalement venus d’Afghanistan, à être logés dans le centre cantonal de premier accueil. Et pour eux, le travail de reconstruction est en effet très long, comme l’explique dans La Matinale Yanick Bussy, chef de l’Office neuchâtelois de protection de l’enfant.
Je plains ces bénéficiaires de statut particulier. Leur arrivée dans l’Occident déconstructiviste risque d’entraver le travail de reconstruction que Yanick Bussy, homme déconstruit lui aussi, tient à leur imposer.
« Ils ont dû survivre pendant leur parcours et puis tout d’un coup, on leur donne la possibilité de vivre. Et ça, c’est jamais simple pour ces personnes, de réapprendre les gestes du quotidien. »
Après de longues randonnées éprouvantes, il y a des petits gestes du quotidien que l’on perd facilement, comme par exemple ne pas violer collectivement des gamines de 13 ans ou planter des gens dans la rue. C’est ce qui arrive lorsqu’on ne reçoit pas assez de «possibilités de vivre».
D’où l’importance, selon lui, que ces jeunes puissent résider dans des familles d’accueil. Ce qui n’est pas encore le cas à l’heure actuelle à Neuchâtel, canton dans lequel les MNA sont placés dans des centres dédiés.
Neuchâtel est l’incarnation cantonale de l’antiracisme hypocrite. Comme de vulgaires antifas, le canton s’oppose au renvoi des migrants qui n’ont rien à faire sur le territoire jusqu’au point de se voir privé de subventions par la Confédération; en revanche, il refuse tout aussi catégoriquement d’en accueillir au sein des foyers.
Les autorités cantonales sont persuadées que ces enfants ont besoin de vivre en famille d’accueil. Mais une famille est-elle outillée pour un tel accompagnement? Selon Yanick Bussy, elle ne sera pas livrée à elle-même. « Elle est accompagnée par des professionnels qui sont à sa disposition, qui peuvent l’appuyer, qui peuvent l’écouter et puis lui fournir des clés pour cet accompagnement. »
Les familles d’accueil ne semblent pas aussi persuadées de leur besoin de vivre avec des mineurs isolés. C’est dommage, car si toutefois l’accompagnement devait mal se dérouler, elles pourraient toujours être écoutées, et en dernier recours, se référer aux clés fournies par les spécialistes de l’homme déconstruit.
De son côté, le Secrétariat d’Etat aux Migrations est sous pression pour augmenter les postes d’encadrement socio-éducatifs et baisser les moyens massifs dédiés à la sécurité.
Nous savons maintenant pourquoi le SEM force les cantons à honorer les expulsions: abaisser les coûts de la sécurité.