Infrarouge: débats sur l’AVS
Le premier d'une longue série
Premier épisode de notre série sur les débats Infrarouge que nous estimerons dignes d’intérêts. En ce 30 mars 2022, la question de la réforme de la retraite revient sur le tapis. Le titre de l’émission donne le ton : «AVS : une réforme sur le dos des femmes?» Les mesures prévoient entre autres d’augmenter le temps d’esclavage consenti des femmes au même niveau que celui des hommes, soit de 64 à 65 ans.
En tout bien tout honneur, la première à avoir la parole est une habituée du plateau, la Verte Léonore Porchet. Elle démarre en fanfare en employant les habituels poncifs féministes plus usés que les semelles des traîne-savates aux origines douteuses qui haranguent les vieilles à la gare de Lausanne pour leur soutirer de l’oseille. En grande égalitariste, elle invoque la vaisselle qui n’est pas répartie à 50% au sein des foyers pour lutter contre cette mesure qui, selon la logique propre à sa culture marxiste, devrait pourtant sembler cohérente. Engluée dans le féminisme indifférencialiste, elle n’a même pas conscience qu’elle ne fait que déplacer la lutte historique entre bourgeois et prolétaires sur le terrain imaginaire de la lutte entre hommes et femmes, et ce au profit du grand capital. Belle preuve de trahison de ses idéaux, autant pourris soient-ils. Tout au long du débat, elle restera fixée sur les différences salariales, argument ultime des instigateurs du combat entre les sexes, déjà largement démystifié sur lequel nous ne reviendrons pas dans cet article.
Puis vint le tour de Marie-France Roth Pasquier, une inutile Centriste qui a sans doute eu la phrase la plus sensée de l’émission, à savoir qu’elle était prête à faire ce sacrifice pour l’avenir de ses enfants.
Ensuite, Pierre-Yves Maillard le Socialiste a parlé de la nécessité d’augmenter le nombre de crèches pour permettre aux hommes et aux femmes de travailler à temps plein. C’est tout de même cocasse que de voir un socialiste nous pondre des propositions qui sont des mesures anti-sociales au bénéfice des grandes entreprises. Je vais tâcher d’être magnanime, il s’agit sans doute là de l’énergie du désespoir du vieil homme fatigué face à la toute-puissance du patronat dans notre pays acquis au néolibéralisme, comme il l’a dit.
Cette perte de vitalité qui traduit la désintégration du PS de manière générale se confirme dans son constat suivant, à savoir que l’augmentation de l’âge de la retraite mènerait à la perte de ressources pour la société, car les grands-parents, affaiblit par le dur labeur engendré par cette année de cotisation supplémentaire, ne pourraient dès lors plus s’occuper des petits-enfants pendant que leurs parents trimaient à l’usine. J’ai toujours considéré que c’était aux parents de s’occuper de leurs enfants, que c’était l’Ordre naturel dans lequel s’inscrivait la transmission intergénérationnelle. Mais peut-être ai-je péché par excès de droitisme.
Le dernier à avoir pris la parole était l’encravaté Philippe Nantermod du parti le plus détesté par l’ensemble des couches populaires qui s’intéressent un tant soit peu à la politique, le PLR. Ses interventions s’en sont tenues à la défense des intérêts de la bourgeoisie, tout en ramenant un peu de réalité après les divagations de Léonore en mettant sur la table le sujet des boomers. Entre l’augmentation de l’âge de la retraite à 66 ans dans un premier temps (nous sommes en présence du PLR, ne l’oubliez jamais), les sempiternels prêches apocalyptiques de la perte de la compétitivité de la Suisse si les cotisations venaient à être augmentées, il est même allé jusqu’à l’emploi de l’expression, je cite «Entrer dans la cuisine du Diable». Au secours… Si le Diable est dans la cuisine, Nantermod est la râpe qui lui sert à éplucher les patates.
Malgré des aveux de défaite, notre brave Pierre-Yves a tout de même eu quelques mots justes que l’honnêteté nous oblige de porter à son crédit. La dénonciation des banquiers et assureurs qui partent en retraite avant tout le monde, les richesses accumulées par les boomers, et bien sûr la perte de 20% sur la rente LPP en 20 ans, et ce avec le même capital, de telle sorte que des retraités réfléchissent à quitter le pays pour pouvoir joindre les deux bouts, sont toutes des vérités qui font le malheur des plus jeunes générations. Tout ces points ne l’empêchent pas pour autant de s’étonner que les Suisses n’ont plus confiance dans le système…
Parlons un bref instant de ces boomers. Profitant de la conjoncture phénoménale des Trentes Glorieuses, cette génération n’a fait que jouir, malheureusement pas dans le sens où cette jouissance engendre la vie. Ils ont profité un maximum des ressources toute leur vie en comptant sur les retraites sans pour autant assurer les conditions nécessaires à la perpétuation de ce système sociale. Cette situation témoigne par la dimension économique du problème fondamental qui touche la Suisse et plus spécifiquement le monde occidental : l’effondrement démographique. Nous reviendrons sur ce drame dans un article spécialement dédié.
La Centriste Roth Pasquier a eu le mot de la fin. En résumé : «on cherche des solutions, mais pour l’instant, on n’a pas de solution».
Au final, nous avons eu droit à un débat très chiant comme Favre sait les organiser. La seule solution avancée est d’utiliser une partie des plus de 100 milliards de «réserves pour distribution future de bénéfices» de la BNS pour combler ce trou béant qui ne cesse de s’accroître. C’est d’ailleurs à ce moment que Nantermod a rempli son rôle d’épouvantail en invoquant la cantine de Satan.
Sans plus tarder, voici le classement des débatteurs :
En première place, le Centre avec Marie-France Roth Pasquier, pour la qualité et la pertinence de ses interventions.
En deuxième place, le PS de Pierre-Yves Maillard car il a su accaparer la plupart du temps de parole et énervé Nantermod. Malheureusement, sa tentative de noyer le prolo sous une avalanche de chiffres lui aura coûté la place de second.
En troisième place, le PLR Philippe Nantermod. Bien qu’insupportable sur le fond et la forme, il a eu au moins pour lui de défendre les intérêts de ses maîtres.
Et en dernière position, la Verte Léonore Porchet. La nocivité de son discours ne fait que détériorer les relations déjà tendues entre hommes et femmes au sein du peuple. Elle ne mérite rien d’autre que les huées de l’assistance!