Le chauffage communiste arrive en grande pompe
Sur le chemin de la rédemption stalinienne
Par le biais de son énorme société immobilière Vonovia, la finance internationale a annoncé la bolchevisation du gaz en Allemagne dès l’automne. Les locataires sont dubitatifs.
Dans les 500’000 appartements du groupe Vonovia, la plus grande société immobilière d’Allemagne, la température sera réduite, dès cet automne, à 17 degrés entre 23h00 et 6h00. Les techniciens du groupe sont déjà à pied d’oeuvre. « Entre 50% et 55% de nos appartements sont chauffés avec du gaz, indique l’un des porte-parole de Vonovia Tristan Hinseler, jeudi dans le 12h30 de la RTS. (….) Avec une telle mesure, nous pouvons économiser jusqu’à 8% du gaz. »
Cet effort est à saluer, mais il reste cependant insuffisant pour se passer complètement du gaz des mongoloïdes sibériens. À tel point que le gouvernement allemand se retrouve plongé dans des tergiversations interminables sur la prolongation ou non des dernières centrales nucléaires et la réactivation des centrales à charbon.
Les fanatiques de la chlorophylle sont divisés. Les plus hystériques préfèrent faire l’expérience de l’hypothermie plutôt que de risquer un nouveau Fukushima. Alors que d’autres, habités par davantage de lumière naturelle, conçoivent que l’idéologie doit être un peu plus en phase avec la réalité.
Dans l’une des résidences gérées par Vonovia à Berlin, Daniel, un locataire, applaudit des deux mains: « Je suis complètement d’accord. Je suis de toute façon pour qu’on consomme moins d’énergie et qu’on fasse plus d’économies. »
La mesure ne touchera que le chauffage, précise Vonovia. Ainsi, l’eau chaude ne sera pas concernée. « En principe, je trouve que c’est une bonne idée. Mais l’imposer comme ça, forcer les locataires à adopter un certain rythme, dans une société complètement individualisée, je peux imaginer que les locataires montent sur les barricades », estime Volker, un locataire.
Ce Monsieur Volker porte un nom aux relents xénophobes, proche du nazisme. Et au vu de ce qu’il raconte, nous ne serions pas étonnés de trouver un partisan du Troisième Reich dans son arbre généalogique. Ses dires représentent un danger pour la démocratie et ne devraient pas pouvoir trouver écho sur le service dit public.
Pour la Fédération des locataires de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, cette décision est inadmissible. Certes, il n’y a pas de texte de loi qui l’impose, dit-elle, mais plusieurs décisions de justice ont estimé par le passé que les locataires avaient droit à une température de 20 degrés dans leur logement.
Les tribunaux allemands devront donc certainement se saisir du dossier, à l’arrivée de l’automne et des premiers froids.
Dans la société postmoderne du XXIème siècle, consciente des défis environnementaux qu’elle a à relever, se chauffer à une température de 20 degrés est un reliquat du passé, symbole de la société de surconsommation incarnée par le patriarcat blanc. Si rien n’est fait pour baisser le chauffage sous cette barre fatidique, je crains que cela ne nous mène à un nouvel holocauste.
Comme on nous l’a rappelé dans cet article par la voix du socialiste Eric Nussbaumer, il serait illusoire de penser que la Suisse sera épargnée par ce genre de mesures salvatrices. D’ailleurs, le président de l’Association suisse des locataires Carlo Sommaruga, lui aussi du parti socialiste, a déjà indiqué qu’il n’était pas contre la réduction du chauffage. Mais pas au-dessous de 19 degrés. 18 degrés grand max!
En Suisse, la loi ne mentionne aucune limite de températures pour le chauffage, selon le président de l’Association suisse des locataires (ASLOCA) Carlo Sommaruga.
« Par contre, la jurisprudence s’est déjà prononcée, et elle a considéré que si les températures étaient inférieures à 18 degrés, on était dans un défaut du bien loué. Le locataire pouvait donc demander une indemnité », explique Carlo Sommaruga jeudi dans le 12h30 de la RTS. Mais rien n’interdit une régie immobilière de baisser le chauffage.
L’ASLOCA n’est pas opposée à une réduction du chauffage, « tant qu’on reste dans des températures entre 19 et 22 degrés », indique celui qui est également conseiller aux Etats (PS/GE). Mais cela doit se faire dans « un cadre de dialogue » entre les locataires et les régies.
Je ne suis pas sûr que la jurisprudence fasse foi dans un contexte de guerre économique. Quoi qu’il en soit, le gros Carlo, en bon politicien de gauche, a un point commun avec la société Vonovia. Tous deux sont soumis au bon vouloir de la finance internationale.
Nous recommandons donc chaudement à nos lecteurs de se procurer des moufles pour la maison, de préférence en Gore-Tex, gage de qualité.