Le PS veut faciliter la vie des dealers genevois
Le 93 en Suisse
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Tolérer le deal de rue dans des zones définies et éloignées des quartiers d’habitation. Telle est la proposition choc du Parti socialiste de la Ville de Genève. Elle a été formulée dans une motion déposée au Conseil municipal en mai 2021, jusqu’à présent passée inaperçue. «Le Matin dimanche» l’a repérée, alors que le contexte s’est passablement durci: depuis quelques mois, le trafic et la consommation de crack ont explosé dans le quartier des Pâquis, notamment aux abords de l’école primaire.
Avec ses crackeux défoncés sous le préau des écoles primaires, Genève s’aligne enfin sur les standards des villes occidentales modernes. Nous étions un peu à la ramasse en Suisse sur ce point.
Le texte demande au Conseil administratif de négocier un projet en ce sens avec le Canton. Il s’agirait d’«identifier : un dispositif pour le deal de rue moins dérangeant que son emplacement actuel dans les quartiers populaires ; les horaires auxquels il serait toléré ; les pratiques de transaction qui seraient tolérées ; les actions de prévention à l’intention des consommateurs et des consommatrices.»
Le jour des soldes, les promotions spéciales, la journée portes-ouvertes, ce dispositif ne va pas assez loin. C’est encore du travail d’amateur réalisé par le PS. Les Verts doivent être appelés à la rescousse au plus vite pour remettre un peu d’ordre dans ce dossier.
Dans le journal dominical, l’élue socialiste Paule Mangeat, constatant qu’il existe peu de zones non habitées à Genève, suggère d’installer un tel périmètre «autour des organisations internationales». La proposition obtient peu de soutien. La droite l’éreinte. Le sociologue Sandro Cattacin observe que des expériences similaires, comme au Platzspitz à Zurich dans les années 80, ont débouché sur une situation qui «a totalement dégénéré et était incontrôlable». Quant au conseiller d’Etat chargé de la sécurité Mauro Poggia (MCG), il confie au média national que «cette proposition est non seulement absurde, mais contraire à notre ordre juridique, car elle implique l’idée qu’il y aurait des espaces de non-droit dans lesquels un trafic illicite serait toléré».
Les cadres employés de l’ONU voulaient rapprocher leurs vendeurs afin de lutter contre les émissions carbones en évitant des déplacements rendus pénibles par la circulation genevoise, mais il a fallu que les droitards viennent encore une fois jouer les rabat-joies en ne soutenant pas ce projet.
Le MCG sera dorénavant considéré comme un parti responsable du réchauffement climatique.