Le Tribunal fédéral estime que les hommes n'ont aucun droit sur leur enfant à naître
Encore moins si l'enfant est blanc
La société patriarcale vient d'essuyer une défaite cuisante, et c'est bien fait pour elle. Elle n'avait qu'à pas discriminer salarialement les femmes.
En 2022, le futur père d'un enfant à naître avait dénoncé son ex-compagne pour interruption de grossesse à la quinzième ou seizième semaine, soit au-delà de la douzième semaine qui permet à une femme de décider elle-même d'avorter. Cette interruption de grossesse a toutefois été considérée comme légale en raison d’une grave détresse morale de la mère confirmée par des médecins, qui ont autorisé l'IVG.
Estimant être lui-même une victime de cet avortement, l'homme a alors fait recours auprès du Tribunal cantonal fribourgeois, mais il a été débouté, les juges estimant qu’il n'avait pas la qualité pour le faire. L'affaire est finalement portée devant le Tribunal fédéral.
La loi interdit d'avorter au-delà de la douzième semaine de grossesse. À ce stade de croissance, le fœtus a clairement une forme humaine reconnaissable.
Malgré cette interdiction, il n'est pas très difficile de bénéficer d'une « exception ». Il suffit, pour la mère, de feindre la détresse psychologique. Cet état de fait est en vigeur depuis plusieurs années, mais les lignes directrices sur les soins liés à l’avortement publiées en 2022 par l'OMS militent pour faire de ces exceptions des règles.
L'une des recommandations est la dépénalisation complète de l'avortement. Les femmes devraient donc être en mesure de pouvoir avorter le jour avant l'accouchement, sans entrave, avec tous les soins qui leur seraient dûs.
Pour ceux qui seraient tentés de lire un article de « fact-checking » sur cette affirmation, je vous renvoie à l'excellent papier de l'European Center for Law and Justice (ECJL) qui critique ces « lignes directrices » d'un point de vue juridique.
Dans un arrêt jeudi, le TF a rejeté l'argumentaire du recourant. Ce qui est protégé dans le cas de l’interruption punissable de grossesse, c'est la vie humaine en devenir, a expliqué jeudi dans l'émission Forum Johanna Muheim, de l’étude Mercuris à Lausanne.
Or, si cette vie s’éteint in utero, elle n’a jamais acquis une personnalité juridique. Et donc, jusqu’à la naissance, cette vie en devenir n’est pas une victime au sens du droit pénal. Le géniteur ne peut donc pas faire reconnaître sa qualité de proche de la victime.
Le cœur de cet enfant en devenir bat à partir de la sixième semaine de gestation, mais le Tribunal fédéral, animé par la même idéologie pro-avortement que l'OMS, considère le fœtus en ces termes rapportés par l'ECJL :
Il ne s’agit que de « tissus de grossesse » dont il faut réguler la venue au monde selon ce que souhaite la mère et qu’il faut jeter avec le « matériel biologique ».
Exit donc le droit d'un père à une quelconque reconnaissance sur cet être comportant une part de sa génétique.
Contactée par la RTS, la faîtière des organisations suisses d’hommes et de pères Männer.ch dit comprendre cette décision. Un droit de co-décision pour les hommes dans ce genre de cas signifierait de facto un pouvoir de disposition sur le corps des femmes qu'il n'est pas possible de soutenir, explique son fondateur Markus Theunert, tout en soulignant qu'il est nécessaire de prendre également en considération le rôle et le ressenti de l'homme lors d'une future naissance potentielle.
Les White Knights de cette association sont formels : les hommes doivent, eux-aussi, avoir la possibilité de tomber enceinte et refuser aux femmes qui les ont féconder d'interférer sur leur volonté d'avorter.
Si seulement des missiles russes pouvaient anéantir ce temple maçonnique qu'est le Tribunal fédéral. Ça ferait d'une pierre deux coups, cet édifice étant planté à Lausanne.