Les Jeunes UDC proclament leur soumission absolue aux lobbies juifs
La droite casher comme on la hait
Plus le temps passe, plus un boulevard politique s'ouvre à la droite de l'UDC.
Peut-on être islamiste, «woke», LGBT et antisémite, tout à la fois? Il semblerait que oui, à en croire les Jeunes UDC. Le parti se bat actuellement à grand bruit contre la décision des autorités de Bâle-Ville, qui a interdit cette semaine le placardage d'une affiche jugée discriminatoire. Celle-ci montre deux personnages dessinés: un homme typé arabe, masqué et qui brandit un couteau, et un personne avec un pull à capuche, une écharpe arc-en-ciel et un spray pour taguer. Le texte: «stopper l'antisémitisme islamiste et woke».
Je n'ai jamais vu d'islamistes LGBT. En général, ces deux communautés collaborent pour calculer le temps qu'il faut à une personne pour atteindre le sol depuis le toit d'un immeuble. Ce sont de vrais scientifiques qui n'ont pas à rougir de leurs apports à la science moderne.
L'Exécutif de Bâle-Ville ne parle pas publiquement mais nos collègues de «20 Minuten» ont obtenu les raisons de l'interdiction. L'affiche essentialise les personnages. Elle sous-entendrait que les personnes LGBT sont antisémites et se battent avec des moyens illégaux. Pareil pour le deuxième homme stéréotypisé, l'affiche représente une communauté comme ayant un potentiel d'action violente.
20minutes à raison de se scandaliser. Qui pourrait croire un instant que les islamistes ont un potentiel d'action violente ?
Samedi, les Jeunes UDC ont indiqué sur le réseau social X qu'ils allaient porter plainte contre le Canton de Bâle-Ville. Le parti dit vouloir lutter pour la liberté d'expression et de religion et contre l'antisémitisme, dont «la responsabilité incombe aux activistes de gauche et à leurs alliés islamistes qui, unis dans la haine de notre culture libérale, manifestent main dans la main dans les rues suisses pour l'anéantissement d'Israël».
Pour s'arroger le droit d'exprimer leur aversion pour les bogmoules et les gauchistes, les brebis égarées des Jeunes UDC se sentent obligées de ramper aux pieds des Juifs en espérant que ces derniers se rangent de leur côté dans la lutte pour la sauvegarde de notre culture libérale. C'est oublier bien vite la loi antinationaliste d'origine juive récemment votée par le parlement que ces derniers exigeaient depuis des années.
Les jeunes opportunistes veulent lutter contre l'antisémitisme avec des affiches qui tombent sous le coup de lois antidiscriminations écrites par les lobbies juifs. Il s'agit, au mieux, d'une honteuse inculture, au pire, d'une effroyable lâcheté. Dans les deux cas, au nom de quoi ces arrivistes seraient-ils nos dignes représentants ?
«Il est probablement vrai que la majorité des personnes qui se réclament du wokisme ou la majorité des musulmans ne sont pas antisémites. Mais l'affiche ne le dit pas et ne l'insinue pas non plus. Or, le fait est que l'antisémitisme issu de ces milieux constitue un problème social croissant», ajoute encore le parti, qui estime que la décision du Canton viole la liberté d'expression inscrite dans la Constitution et dans la Convention européenne des droits de l'homme.
Le seul problème que cause l'antisémitisme, c'est le ramollissement de la droite démocratique. Enfin, peut-être que cette conséquence ouvrira les yeux des moins crédules sur l'escroquerie qu'est la démocratie parlementaire.
Car c'est bien cela la finalité de ce système : diviser un peuple homogène en une galaxie de partis prétendument opposés les uns aux autres mais qui, à bien y regarder, évoluent essentiellement tous au centre de l'échiquier politique.
