Les loosers de la révolution
Toujours les mêmes
Après avoir écrit au sujet de l’Ukraine et de la Russie, pourquoi ne pas faire un détour par la Biélorussie, ce charmant pays qui résiste encore et toujours à l’envahisseur remplaciste?
Ce voyage en terre slave nous est proposé par Svetlana Tikhanovskaïa. Connaissez-vous cette femme au nom bizarre? Cette mauvaise perdante s’est autoproclamée cheffe de l’opposition du gouvernement de Loukachenko après avoir réalisé le score misérable de 10% lors de la dernière élection présidentielle biélorusse. En d’autres termes, il s’agit d’une révolutionnaire qui veut faire de son pays une province rattachée et subventionnée à coups de milliards par l’Union européenne, elle-même soumise à l’empire globaliste. On peut comparer ça au placard à balais de la résidence secondaire du bourgeois cosmopolite. En pratique, le délire consiste à assouvir ce pays à la finance internationale et le transformer en dystopie progressiste par l’organisation de Gay pride, symbole ultime d’une démocratie libérale. C’est la règle pour être considéré comme faisant partie intégrante du «monde libre».
De passage à Genève pour alimenter notre service de la propagande, cette agitatrice a prononcé quelques sages paroles qu’il était nécessaire de rapporter. Je vous épargne le début particulièrement chiant de l’article:
[…]
En revanche, l’opposante au régime de Minsk soutient le président ukrainien dans sa demande de créer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine.
« Moi aussi je pense qu’il faudrait l’introduire, parce que c’est la Biélorussie qui envoie des missiles vers l’Ukraine (…) Je comprends les arguments de l’Otan sur les risques de troisième guerre mondiale, y compris nucléaire, mais cette rhétorique de peur, d’intimidation, est précisément celle du Kremlin. Aujourd’hui, il faut faire tous les efforts pour aider l’Ukraine, car ce n’est pas une guerre entre la Russie et l’Ukraine, c’est une guerre entre une dictature et un monde libre ».
« Les dictateurs sont imprévisibles et on ne sait jamais par quoi cela va se terminer », remarque Svetlana Tikhanovskaïa. « Mais d’après certains experts, l’Ukraine n’est pas le point final », poursuit-elle. Et face à cette perspective, elle a sa solution: « Il faut prouver que la démocratie a des dents, qu’elle peut répondre. La Russie est malheureusement en train de devenir un pays coupé du monde entier par un rideau de fer. Pour moi, en tant que Biélorusse, il est super important de savoir de quel côté mon pays sera ».
En visite dans la Genève internationale, elle demande à la Suisse et à l’ONU « d’exercer une pression maximale sur les dictateurs » et de « protéger les gens ». Svetlana Tikhanovskaïa compte aussi sur les populations victimes des choix de leurs dirigeants et de leurs conséquences économiques. La décision leur appartient aussi, relève-t-elle. « Est-ce qu’ils sont d’accord pour se serrer la ceinture? Ou est-ce qu’ils vont résister aux dictateurs? Je crois que le bien va vaincre le mal ».
Les sanctions économiques ont comme conséquences d’entraver le développement des Etats concernés. Dans le meilleur des cas, le pays réagit en créant des filières nationales pour compenser l’impossibilité d’importer les biens frappés de sanctions, comme en Russie. Dans le pire, elles provoquent des pénuries et détériorent gravement le bien-être de la population, comme en Corée du Nord. Dans les deux cas, les objectifs de provoquer la destitution du dirigeant en place ne fonctionne jamais. Mais pour Svetlana, « se serrer la ceinture » semble équivaloir à une forme de frugalité. Faut-il comprendre qu’elle tente par tous les moyens de provoquer le départ de McDonald du territoire biélorusse, à l’instar de la Russie? Aurait-elle une scandaleuse tendance grossophobe ?
Mais c’est la dimension eschatologique évoquée en fin d’interview qui est la plus emblématique. C’est littéralement du niveau Occident = Jésus, Monde Russe = Satan. Qui peut bien avaler ce genre de dichotomie, si ce ne sont les Boomers complètement avachis devant leur TV, Ricard à la main ? En somme, c’est une référence à moitié voilée du slogan néo-conservateur « l’axe du mal » prononcé par George Bush avant l’entrée dans la guerre d’Irak en 2003. Il y a comme une continuité… Tirez sur le fil du globalisme et la vérité se découdra d’elle-même.