L'homme bien nommé
Édouard Vallet et l'austèrité sublime des montagnes
En effet, Eddie de Genève le fut, bien nommé, car cet habitant du bout du Léman allait tomber amoureux de cette terre dure mais magnifique qu'est le Valais (enfin, avant le passage des promoteurs et des profiteurs).
Né le 12 janvier 1876 dans une famille de commerçants français (on ne choisit pas toujours), Édouard Vallet suit la course classique de cette époque pour un créatif. Il visite plusieurs internats français avant de revenir en Suisse en 1892 où il commence un apprentissage chez un sculpteur d'ornements. Il prend des cours de xylographie (gravure sur bois) avec Alfred Martin à l’École des arts industriels, où il a pour condisciples Jules Fontanez et Henry-Claudius Forestier.
En 1900, il obtient une mention honorable à l’Exposition universelle de Paris .
Les années de 1908 à 1927 sont marquées de longs séjours en Valais, dans les communes de Savièse, Ayent, Hérémence, Vercorin et Sion.
En 1911, il épouse en premières noces l'artiste peintre Marguerite Gilliard (1888-1918), fille du peintre Eugène Gilliard. Elle meurt à Neuchâtel à la suite de l'accouchement de leur seconde fille.
De 1912-1929, son œuvre connaît le succès dans des expositions à Genève, en Suisse alémanique et en Allemagne du Sud.
En 1920, il épouse en secondes noces la Valaisanne (que j'aime, que j'aime...) Marie Jollien (1886-1951), mère d'un fils de sept ans, avec laquelle il a une fille en 1922.
Le 1er mai 1929, il meurt d'une maladie inféctieuse et est inhumé au cimetière de Confignon, Genève, afin de reposer près des siens, laissant le Valais à ses Valaisans adorés.
Son style simpliste, en angles et en masses, à rapprocher des travaux d'un Cézanne, et héritier du réalisme cher à Courbet, cherchait à dépeindre la vie du peuple, des gens. Cette approche picturale, tout en silhouettes et en couleurs vives, rend une image charmante et brillante de ce Valais d'avant, où moi aussi, je suis allé à un moment de ma vie, chercher la lumière et les couleurs.
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